En effet, mes frères et sœurs, tout le monde se heurte au problème du mal. Le mal est dans le monde et même dans l’Eglise. Pourtant, nous voulons un monde meilleur ou une Eglise sans tâches ni rides. On cherche alors des coupables. Nous sommes parfois déçus de constater que ceux-là même qui nous semblent pieux sont ceux qui sèment le mal ; nos amis sont les premiers traitres dans le monde. Que faire ? Extirper les mauvais pour un monde ou une Eglise des ‘purétains’?
Jésus nous répond dans l’évangile d’aujourd’hui tiré de Saint Matthieu (Mt 13, 24-43). Dans cet extrait, Jésus nous met en garde contre la précipitation de ceux qui voudraient s’attaquer à ces mauvais. Il accepte dans son Eglise le mélange des bons et des mauvais. Il n’a jamais parlé d’une communauté de purs et montre sa préférence pour les pécheurs. Il est patient comme Dieu le Père. Il sait très bien que le cœur de l’homme est subtil et les actes les meilleurs peuvent cacher une forme insidieuse d’orgueil tout comme des défauts extérieurs peuvent occulter injustement de réelles qualités. Dans la vie quotidienne, nous sommes impatients de la conversion des autres. Nous voulons les exclure de notre groupe. Et pourtant, nous devons savoir que personne n’est mandaté pour opérer un tri et exclure ceux qui, à nos yeux, ne sont pas dignes. D’ailleurs, il faut se méfier des purs et durs. Ils ne sont que des puritains qui, sous prétexte de purification, transformeraient le champ de blé en champ de bataille, arrachant à la fois le froment et le chiendent, incapables qu’ils sont de les distinguer.
Jésus appelle à la patience et prudence. Prudent pour n’est pas arracher le bon d’autant plus que nous ne savons pas reconnaître le bien du mal en réalité. Il faut alors être patient de ceux-là comme Dieu est patient envers tout le monde comme nous le dit l’extrait du livre de la Sagesse lue dans la première lecture (Sg 12, 13.16-19).
Dans le monde donc, vivons ensembles avec ces mauvais tout en étant authentique dans notre être. Même si nous nous sentons écrasés, minoritaires, soyons cette petite graine de moutarde qui produira un grand arbre qui accueillera aussi bien les oiseaux, les animaux que les hommes. Soyons ce levain qui fera lever la pâte du pain.
Au finish mes biens chers frères et sœurs, acceptons de vivre dans nos milieux avec les mauvais sans devenir soi-même mauvais. Evoluons ensembles et laissons à Dieu le tri en son temps. Là où on fait le mal, soyons la levure qui changera tout. Que le bien que nous faisons grandisse comme la graine de moutarde pour donner l’arbre de bien qui attirera tout le monde.
Pour cela, nous avons besoin de la force de l’Esprit Saint. Dans l’extrait de sa lettre aux romains lu dans la deuxième lecture (Rm 8, 26-27), Saint Paul nous dit que c’est l’Esprit Saint qui nous fait prier. Invoquons alors cet Esprit pour nous aider à rester constant dans le bien pour que Dieu fasse croire en nous ce qu’il a semé et qu’il achève ce qu’il a commencé lui-même. Amen. CIM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos avis et commentaires nous aident à nous parfaire pour mieux vous informer. Merci de les laisser tout en respectant le code éthique et déontologique.