samedi 23 mai 2020

Homélie de l'Ascension du Seigneur A

Mes frères et sœurs, nous fêtons en ce dimanche  l'Ascension du Seigneur que le monde entier célèbre le jeudi dernier. Fête de précepte,  nous avons l'habitude de la célébrer le dimanche à  la suite de l’authenticité  de l'époque  mobutienne. La première lecture est tirée  des Actes des apôtres (Ac 1, 1-11), la deuxième  de la lettre aux éphésiens (Ep 1, 17-23) et l’évangile  de Matthieu (Mt 28, 16-20).
Mes frères et sœurs, nous avons l'honneur de lire l'extrait de Matthieu sur l’ascension. Rappelons quatre points avant de recevoir le message de cette fête  : La nouvelle présence du Christ, la montagne, le doute, la Galilée.

- La nouvelle présence du Christ.

Christ ne part pas, il reste toujours avec ses frères.
En effet, chez Matthieu, dès le début, il y a cette annonce de l'incarnation  où  le Christ est Emmanuel pour être avec les hommes. En effet, il commence son évangile avec cette affirmation : « Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d´Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous » (Mt 1, 23). Pour le confirmer, il est évident qu'il fasse déclarer à  Jésus : «  je serai avec vous tous le temps jusqu’à la fin des temps) » (Me 28, 20). Le Christ reste toujours parmi ses frères les hommes. Il demeure pour toujours. d’où il ne faut jamais faire partir le christ de notre vie.
- La montagne
Matthieu met en exergue aussi la montagne. Au début, les béatitudes qui inaugurent son enseignement sont sur la montagne (Mt 5) ; c’est aussi sur la montagne qu'il les envoient en mission. Matthieu veut nous dire que nous devons toujours y retourner pour avoir les enseignements de Jésus.
- Le doute
Il y a le doute important pour faire grandir la foi. Pierre a douté au début  et ici, quelques uns doutent au début de la mission de l'Eglise.
- Galilée  son milieu d'origine et Jérusalem le milieu de vie
Matthieu revient sur Galilée et Jérusalem. Jésus  commence sa mission en Galilée chez lui. Après sa mort à  Jérusalem, C est encore en Galilée  qu'il renvoie ses apôtres pour le rencontrer et la mission des apôtres partira de Jérusalem leur milieu de vie actuelle. Matthieu veut nous dire que son milieu de vie et son milieu d’origine sont avant tout le départ de toute mission chrétienne.  Nous devons partir de notre milieu d'origine et de vie avant toute mission dans le monde.

Mes frères et sœurs, que pouvons nous retenir de cette fête aujourd’hui ?

Partant des trois textes, nous pouvons nous dire que la fête de l’Ascension est une fête de la nouvelle présence du Christ, de l’espérance et de notre prise en  charge.

1. Fête d'une nouvelle présence

Nous ne devons pas chercher à  avoir une mainmise sur Jésus. Il nous oblige à croire en sa nouvelle manière d’être présent. Il n’a plus à être à nos côtés puisqu’il veut être en nous. Il n’a plus à être notre compagnon de route, puisqu’il est notre force pour marcher. Il n’a plus à être un copain que l’on peut embrasser et toucher, puisqu’il devient notre vie. Il n’a plus à être vu puisqu’il devient notre regard. Il n’a plus à être notre ami puisqu’il est devenu notre force d’aimer. Il n’a plus à être notre interlocuteur, puisqu’il est devenu notre parole, plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes.
Jésus monté aux cieux, nous plante solidement en terre. Nous sommes, désormais, son unique présence auprès de nos frères. Accueillons la joyeuse mission qui nous est donnée en cette fête. « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création... » Jésus, par nos mains, nos yeux, nos lèvres, nos pieds et notre coeur, veut, par nous, continuer sans cesse continuer à aimer, à rencontrer et à sauver tous les hommes.

2. Fête de l’espérance.

L’Ascension du Seigneur est l’achèvement de son Incarnation. Saint Athanase, que nous avons fêté il y a quelques jours, rappelait avec force que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu.» Par la venue du Fils de Dieu dans le monde, c’est tout le cosmos, tout le monde des vivants et tout le peuple des humains qui sont épousés par Dieu.
Ce mystère de prise en charge de l’homme par Jésus va, de Noël où il a commencé, en s’approfondissant. Il se creuse dans le scandale  de la croix où le Fils a pris sur lui toutes nos détresses et nos folies. Il éclate en résurrection, le triomphe de la vie sur toute mort. Il s’accomplit enfin dans l’Ascension.
En rentrant dans le sein du Père, mais avec tout son poids de chair et d’humanité, Jésus nous divinise. Il nous fait partager l’amour de Dieu. Et avec nous, tout l’univers est transfiguré. Le pape saint Léon écrit cette phrase lumineuse : « L’Ascension du Christ est notre promotion. »
En effet, dans ce grand corps que forme le Christ, la tête est déjà dans les cieux. Les membres bénéficient déjà de ce bonheur divin dans laquelle elle baigne. C’est la fête de l’espérance. Car là où la tête est passée, là aussi le corps tout entier passera.

3. Fête de notre prise en charge

La mission, celle de l’Eglise, notre mission peut commencer. Elle est la joie d’annoncer au monde sa plus belle destinée.
Avec cette fête, nous commençons notre prise en charge dans la foi en continuant l’œuvre que le Christ nous laisse. Il ne faut plus regarder au ciel mais prendre ses responsabilités pour l’œuvre.

Mes frères et sœurs, voilà  une tâche  ardue pour nous. Demandons à  Dieu lui-même  de nous y aider. Amen. Bon dimanche à  chacun et chacune. CIM


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos avis et commentaires nous aident à nous parfaire pour mieux vous informer. Merci de les laisser tout en respectant le code éthique et déontologique.