lundi 6 avril 2020

Homélie du dimanche des rameaux A 2020


Mes frères et sœurs, aujourd’hui nous célébrons chacun chez lui le dimanche des rameaux. Le contexte ne nous a pas permis de nous réunir tous ensemble pour nous souvenir de l’entrée du Christ dans Jérusalem sous les acclamations de ses contemporains comme nous l’aurions entendu dans l’évangile prévu en Mt 21, 1-11.
Comme on le dit, ‘à quelque chose malheur est bon’, ceci  devrait nous amener à faire attention au fait cette cérémonie manquée ne doit pas être prise pour une restitution historique de l’entrée de Jésus à Jérusalem (pas trop la regretter). C’est plutôt pour nous aujourd’hui, comme une profession de foi  à faire chacun là où il est confiné : nous croyons et acceptons que Jésus est vraiment notre roi. Un roi doux et pacifique, porteur de la paix et du salut. Celui qui est l’envoyé de Dieu.
Comment le comprendre dans la situation que nous vivons aujourd’hui. Je nous propose de méditer sur la souffrance et la passion du Christ selon les textes que la liturgie nous propose.
Nous savons bien mes frères et sœurs qu’avec ce dimanche des rameaux et de la Passion, nous entrons dans la semaine sainte qui va nous conduire à Pâques. La liturgie nous offre comme un résumé à l'envers de cette semaine sainte : Le triomphe de Jésus avec la résurrection et le chemin de ce triomphe qui est le chemin de la croix.
 Dans la première lecture (Is 50, 4-7), nous avons lu le Serviteur souffrant d’Isaïe qui trouve sa concrétisation dans l’action de kénose avec l’humiliation jusqu’à la croix de Jésus que présente Saint Paul dans la deuxième lecture (Ph 2, 6-11). Le long récit de sa passion lu dans l’évangile (Mt 26, 14 – 27, 66) nous donne l’image du serviteur obéissant jusqu’à la mort.
De toutes ces lectures, nous voyons la souffrance entrainant tristesse, déception et désolation.
Que retenir de ces textes?
Avec ces textes, nous voyons que les rameaux (signe de joie, bonheur) et la Passion (représentée par la croix, la souffrance), sont un couple indissociable. Sans stoïcisme ni résignation, la croix ou la souffrance doit être plus pour nous chrétiens, une valeur de notre vie. Voilà le regard que nous devons avoir sur la souffrance et la croix en ce moment où le monde entier est dans la douleur, la souffrance et porte la croix du Covid-19. Pour avoir ce regard de foi, il nous faut alors trois préalables :

1.    Les rameaux sans la Passion est une superstition

Oui, il serait risqué de tomber dans la superstition en attribuant des pouvoirs quasi magiques à de simples feuillages. Aussi méprendre la royauté de Jésus qui n'est vraiment roi que sur la croix, dépouillé de tout et, fait le don suprême de sa vie par amour.
Nous voici peut être nombreux à vouloir aller chercher les rameaux chez le curé même si l’on a pas eu messe. C’est une bonne chose mais demandons-nous combien sommes-nous aujourd’hui à le suivre sur le chemin dans notre confinement   la maison où nous devons prouver, par notre manière de vivre cet état inhabituel, que nous sommes disciples de Celui qui s'est fait serviteur? N’est-ce pas que nous sommes comme ces foules de Jérusalem inconstants : heureux d'accueillir Jésus dans nos vies mais aussi capables de refuser de porter avec foi notre souffrance et même capables d'éliminer Christ de notre vie lorsque le chemin de la croix qu’il nous propose  risque de trop chambouler notre vie. Faisons attention, c’est en ce moment qu’il faut montrer que nous le suivons effectivement.

2.    Les rameaux sans la Passion est un non bonheur

La situation que nous vivons aujourd’hui dans le monde devrait nous amener à faire attention au vrai bonheur. Nous cherchons à faire notre vie sans le Christ, sur un chemin opposé à celui de la croix. Mes frères et sœurs, si nous ne prenons pas le même chemin que Jésus, tôt ou tard il nous faudra affronter les effets pervers de nos actes. Ne cherchons donc pas une vie facile sans le Christ. Portons notre croix avec foi et amour et nous aurons le vrai bonheur.

3.    La Passion sans les rameaux est malsaine

La croix du Christ n'est notre fierté que parce qu'il est vraiment le Seigneur Ressuscité. Son chemin, même difficile, est bonne nouvelle parce qu'il ne s'est pas arrêté au Golgotha.
Voilà ce que nous devons comprendre pour porter avec fierté cette croix qui nous rappelle ses souffrances, expression de l’amour qui nous a sauvés.
 Pour finir mes frères et sœurs, comprenons donc qu’il n’y a pas de vie sans croix et saisir ainsi le sens de la souffrance de notre vie par rapport à celle du Christ : communier à cette souffrance, c’est la part de notre croix à nous. Marcher à sa suite avec Amour.
Demandons au Seigneur de nous aider à accepter notre part de souffrance et que dans les lieux où chacun est confiné, de rester ferme dans sa foi, Amen. Bon dimanche à nous tous. CIM


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