Dans le calendrier liturgique, la mémoire de Marie-Madeleine est désormais célébrée comme une fête. Que peut-on encore apprendre sur elle ?Nous vous proposons la lecture de Mgr Javier Echevarria sur cette apôtre des apôtres. Voici ci-dessous le texte en son intégralité :
Le Pape François, en cette année de la miséricorde, a voulu
souligner la pertinence de la belle figure d’une disciple du Christ,
Marie-Madeleine, en élevant sa mémoire à la qualité d’une fête liturgique. Avec
une telle décision, le Saint Père désire que l’exemple de cette sainte disciple
de Jésus soit plus présent dans la vie de piété de l’Église.
Marie-Madeleine
intervient dans l’Évangile avec la force de celle qui aime profondément et veut
aimer toujours plus.
Dans les récits, il est
dit que Jésus a expulsé sept démons, une affirmation qui peut se référer à des
situations physiques ou morales douloureuses. En tout cas, la souffrance l’a
conduit au Christ, et à partir de cet instant, elle n’a plus regardé en
arrière.
Elle comprit que son
chemin n’avait seulement de sens qu’au service de Dieu et de ses frères.
Libérée de ses maux passés, elle fait preuve à nos yeux de grandeur et de
générosité quand, au pied de la Croix, elle nous offre une leçon de
force ; puis près du tombeau du Crucifié, elle permet que l’espérance apparaisse
au monde. Quelle grande disciple du Christ est Marie-Madeleine !
« Femme
pourquoi pleures-tu ? », lui demande le Christ, alors qu’elle
s’approche du sépulcre pour embaumer son cadavre, le cherchant avec une passion
sainte, avec persévérance.
« D’abord, elle ne reconnait pas le
Maître… »
Comme le fondateur de l’Opus Dei l’a souvent fait
remarquer, « sans Jésus, nous ne sommes pas bien ».
En 1964, lors de la mémoire liturgique de cette femme,
saint Josémaria fit son oraison personnelle devant le tabernacle et, entre
autres choses, il commenta : « Le sépulcre vide !
Marie-Madeleine pleure, déversant un torrent de larmes. Elle a besoin du
Maître. Elle est venue là pour se consoler un peu auprès de Lui, pour Lui tenir
compagnie, parce que sans le Seigneur, rien ne vaut plus la peine.
Marie-Madeleine persévère dans la prière, Le cherche partout, ne pense plus
qu’à Lui. Mes enfants, face à cette fidélité, Dieu ne résiste pas :
pour que toi et moi, nous en tirions des conséquences ; pour que nous
apprenions à aimer et à vraiment espérer ».
D’abord, elle ne reconnait pas le Maître. Mais elle
persévère dans son désir de Le trouver. Seulement entendant son prénom, avec
l’accent très personnel avec lequel Jésus s’adresse à chacun de nous, elle
reconnait le Sauveur. À elle, la première des disciples qui vit le Ressuscité,
fut confiée la première annonce de la résurrection : un message qui depuis n’a
pas cessé d’être diffusé dans le monde entier. Une précieuse responsabilité qui
incombe maintenant à chacun de nous. Combien de fois le Seigneur s’est-il servi
d’autres personnes pour nous appeler chacun de nous par notre prénom et nous
communiquer aussi la mission de l’annoncer à d’autres ?
Les femmes de l’Évangile, Marie-Madeleine, Marthe et Marie
de Béthanie, Jeanne, Suzanne et Salomé, servirent Jésus avec une loyauté dont
les disciples ne firent pas toujours preuve. Elles accompagnèrent le Maître par
les sentiers de la Palestine ou le logèrent dans leur foyer ; elles
pleurèrent à ses côtés sur le chemin de Croix ; elles furent avec sa
sainte mère Marie jusqu’au calvaire, et voulurent honorer le corps de Jésus
lors de la sépulture …
« La vie de Marie-Madeleine représente un résumé de la
biographie de chaque chrétien »
Aujourd’hui comme alors, la femme est appelée à contribuer
à la mission de l’Église avec son intelligence, sa sensibilité et sa force, son
zèle apostolique et son désir de servir, sa capacité d’initiative et sa
générosité. Mais, par-dessus tout, elle peut contribuer, comme les autres
fidèles chrétiens, avec sa
sainteté personnelle.
C’est l’enseignement primordial de la vie de
Marie-Madeleine : celui qui désire vraiment servir l’Église, place avant
tout son regard sur Jésus, le suit de près sur les chemins de la terre, avec une
fidélité totale, y compris lorsque les autres fuient devant l’apparente
victoire du mal.
Le 22 juillet prochain nous donne l’occasion de nous
souvenir de la vie de Marie-Madeleine, qui représente un résumé de la
biographie de chaque chrétien : commencer et recommencer avec
humilité ; aimer le Christ ; lui confier le poids des ombres qui
souvent obscurcissent le chemin ; servir les autres avec un zèle
croissant, là où il nous est donné de vivre.
L’humanité a besoin de tels femmes et hommes capables de
recourir sans repos à la miséricorde divine, fidèles au pied de la Croix,
attentifs à écouter, dans les tâches ordinaires de chaque journée, leur propre
prénom, des lèvres du Ressuscité. »
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