samedi 6 mai 2023

Homélie du5ème dimanche de Pâques A (Ac 6, 1-7 ; 1 P 2, 4-9 et Jn 14, 1-12)

 

 Mes frères et sœurs, avec le dimanche dernier, dimanche du bon pasteur où nous avons prié pour les vocations, l’Evangile nous a appelé à une vie adulte et responsable dans une Eglise qui n’a rien d’un troupeau ni d’une garderie ; à l’heure où, dans nos sociétés, les sectes séduisent, les propagandistes asservissent. Jésus nous met débout pour que nous marchions avec lui vers le Père. Et pour cela, la Bonne nouvelle doit être annoncée à toutes les nations pour que tous les hommes aient la vie éternelle. Amener les gens à croire dans le Christ, le bon Berger, lui faire confiance et le suivre car il est la porte pour entrer chez le Père.

Aujourd’hui, c’est le cinquième dimanche. En ce dimanche mes frères et sœurs,  l’Evangile (Jn 14, 1-12) nous aide à méditer sur une question que tout le monde sensé se pose certainement :  quel est le but de la vie ? Le bonheur a-t-il un avenir ? Oui, Thomas a posé la grande question à Jésus : « Nous ne savons pas où tu vas ». Nous vivons avec des projets. Il y en a à court termes : gagner de l’argent, élever une famille, progresser dans une profession ou une carrière... , mais viendra tôt ou tard la question radicale : « Où allons-nous ? Vers quelle fin ultime nous dirigeons-nous ? »

Gagner de l’argent, mettre au monde des enfants, améliorer la société et même aimer, que signifient tout cela, si c’est pour finir dans la déchéance de la tombe? Nos biens matériels parfois très limitées ne peuvent donner un sens à notre vie ; c’est plutôt un goût d’éphémère. Elles sont incapables de combler totalement notre soif de bonheur infini.

Nous voyons dans l’évangile que Jésus, lui, sait vraiment où il va. Oui, nous aussi, par Jésu grâce au baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu. A la suite de Jésus donc, nous aussi, nous retournerons vers le Père. C’est lui le terme du voyage ici sur terre, c’est Lui le but final de notre vie.     

Oui mes frères et sœurs, au terme de notre route humaine, ce n’est pas le néant absurde des athées, Notre vie a un sens. Il y a quelqu’un qui nous attend, qui nous aime et qui nous ouvre les bras pour nous introduire dans sa maison paternelle. Jésus l’assure : « Ne soyez pas bouleversés. Je pars vous préparer une place. Je reviendrai vous prendre avec moi. Et là où je suis vous y serez-vous aussi ». Pas seulement pour demain, déjà aujourd’hui et ici : « Le Père, vous le connaissez dès maintenant », dit Jésus à Philippe.   

En effet, la foi est l’anticipation du futur. Tous les hommes rencontreront un jour ce Dieu Père qu’ils ignorent si souvent ici-bas. Et ce sera l’immense regret de ne pas l’avoir connu plus tôt. Mais toi, si tu crois, si tu le veux, tu connais déjà cet amour fantastique qui peut totalement combler un cœur, dès maintenant. Et alors, dans la mesure de cette communion d’amour avec le Père par Jésus, il nous sera donné d’être nous aussi l’épiphanie du Père, en révélant sa tendresse. En annonçant ses merveilles au monde comme nous le dit Saint Pierre dans l’extrait de sa première lettre lue (1 P 2, 4-9).

Saint Pierre nous rassure que nous sommes des hommes et femmes d’honneurs. Honneur à ceux qui ont la foi car ils sont des pierres vivantes pour construire l’Eglise. Oui, nous sommes de la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu  chargé d'annoncer les merveilles de Dieu.

 Pour cela, nous devons vivre et nous comporter comme des gens dignes. Certes il y aura des problèmes dans nos communautés mais nous devons savoir les résoudre en hommes dignes et hommes de foi comme nous montre l’exemple de la première communauté chrétienne dans la première lecture d’aujourd’hui (Ac 6, 1-7).

En effet, celle qui était la communauté idéale commence à poser des problèmes. Il y a des problèmes de séparations liées non à l’essentiel, la parole de Dieu mais à la langue et autres considérations matérielles. Les apôtres se décident de régler le problème pour sauvegarder l’essentiel : « nous ne pouvons pas abandonner l’annonce de la parole pour des questions de nourriture » disent-ils. Ils choisirent sept des frères pour ce service. C’est l’institution des diacres.

Ceci nous montre que nous aurons des problèmes dans notre Eglise mais nous devons trouver des solutions internes grâce à la prière et à l’Esprit Saint. Voyons comment nous réglons nos différents dans notre Eglise : nous qui colportons, médisons les autres, trahissons, séparons……..

Mes frères et sœurs, en ce dimanche, demandons-nous où va notre vie ? Quel en est le sens et celui de nos avoir. Comprenons que seul Jésus nous en a donné le sens et le but : demeurer dans la maison du Père. Vivons par rapport à ce but et nous serons déjà ici-bas des hommes d’honneur. Puisse la Vierge Marie nous aider à cette vie, amen.

Abbé Cyrille Ikomba