Dans
une étude philosophique faite
sur le thème du mal politique chez Paul Ricoeur, l’abbé Godé Nzila Yaav’ montre
qu’au-delà
de nos diversités culturelles, nous pouvons promouvoir le bien-vivre-ensemble
dans une Afrique en proie aux divisions et guerres fratricides. Et ce, en établissant
des institutions justes, a t-il soutenu.
Cette étude a fait l’objet de son
mémoire (D.U. Licence) intitulé
« L’évolution du paradoxe politique chez Paul Ricoeur » et défendu
brillamment, le 26 juin à la Faculté de Philosophie Saint Pierre Canisius de
Kimwenza, une Institution académique des pères Jésuites.
Un travail
dont l’auteur justifie l’actualité par des crises multiformes que connaissent aujourd’hui
les pays d’Afrique. Crises qui illustrent selon lui, la difficulté du ‘vivre-ensemble’ au sein des Etats du continent noir en voie du
développement et de démocratie. Tant qu’une thématique donne encore matière à
réflexion, l’on ne finira jamais de l’exploiter. Ainsi, « Le ‘paradoxe politique’ semble se révéler
dans sa vérité crue dans ce continent où
les institutions laborieusement imposées, peinent à réconcilier le ‘juste’ et l’ ‘efficace’, créant ainsi des frustrations qui, le plus souvent,
débouchent dans des confrontations, la haine et la difficulté de pardon »,
a soutenu le penseur.
Abbé Godé Pendant la défense de son mémoire |
Dans ce travail
savamment rédigé et présenté, l’auteur a répondu à une préoccupation majeure
: comment peut-on se réapproprier les
intuitions politiques ricoeuriennes pour thématiser une démocratie en
Afrique et la rendre effective?
Pour y répondre,
l’auteur expose avant tout le fondement
de la vision de l’homme et du mal. Pour Ricoeur, nous dit-il, l’homme,[étant
faillible, Ricoeur aborde la question du mal en tant que mal en l’homme avant
de devenir plus tard mal politique] c’est
être
conscient d’être capable de dire, de faire, de raconter et de s’imputer ; et le mal à
comprendre dans sa triple subdivision comme mal
physique (subi), mal moral
(commis), mal métaphysique
(déficience ontologique à partir de laquelle on peut expliquer que l’homme
commette et subisse le mal, et plus largement qu’il y ait mal dans le monde). Le mal politique quant à lui est à
comprendre comme cette folie de la
grandeur et la cupidité du pouvoir.
Ainsi, se rapportant à
l’organisation des hommes du passé, à des grands événements ainsi qu’à des
grandes figures historiques, l’abbé Godé Nzila démontre qu’il y a lieu en
Afrique, de dépasser des paradoxes et apories politiques et de réinventer un
espace vital où chacun, à quelque niveau que ce soit, obtienne ce qui est
socialement nécessaire à son épanouissement.
« Faire de telle sorte
qu’au-delà de nos diversités culturelles, qu’on établisse des institutions
justes afin de promouvoir le bien-vivre-ensemble », conclut-il. CIM
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