mercredi 31 décembre 2014

Noël dans la paroisse Notre Dame de l’Espérance de Mukila

Comme partout dans le monde chrétien catholique,  les chrétiens fêtent la Noël dans la nuit du vingt quatre décembre de chaque année. Les chrétiens de la Paroisse Notre dame de l’espérance ne se sont pas dérogés de ce devoir qui est plus un acte de foi. C’est au rythme de ‘Gloria in excelcis deo’ qu’ils ont exprimé leur joie de recevoir le Fils de Dieu, Emmanuel dans leur paroisse.


Eglise paroissiale Notre Dame de l'Espérance de Mukila

Dans cette grande Eglise de cette paroisse du diocèse de Popokabaka, vieille de 81ans d’existence,  les fidèles ont participé à la messe célébrée par le curé de la paroisse, l’abbé Dagobert Luse Mbundu Bana.
A. Curé Dagobert Luse

Au cours de son homélie, le curé a souligné que la Nativité de NSJC, loin d’être un anniversaire, elle est commémoration de cette irruption de Dieu dans notre monde des hommes en prenant notre humanité par le Sauveur, son Fils Jésus Christ.
« La venue du Sauveur n’est plus un rêve, elle est là, nous procurant divers dons dont la joie, la paix et la lumière ».
Comme à la naissance d’un enfant  la joie ne s’arrête pas à la maternité et à ce jour  de naissance mais se poursuit jusqu’à la maison en famille pour toute la communauté, tout le village, celle de l’incarnation doit nous accompagner partout et tous les jours.
Quant à la paix apportée par le Sauveur Jésus, elle est la Paix Véritable. « Elle ne coute pas de vies humaines. Elle emplit tous les cœurs. »
Dans ce sens, chaque enfant doit être une occasion de paix pour ses parents et pour toute la communauté.
Enfin, Jésus est Lumière. Il illumine les nations. Cette lumière doit illuminer la vie de tout chrétien  de Mukila a insisté l’abbé Curé de la paroisse.
« Les événements sombres de notre vie, nos caractères et comportements obscures sont les plus concernés. Que Jésus les éclaire pour que chacun rayonne de sa lumière, lumière de Noël »
Pour chuter, l’abbé a lancé un appel pressant aux jeunes de sa paroisse : « chers frères et sœurs jeunes de notre paroisse, je saisi cette opportunité de Noël pour vous lancer un triple appel :
1.   Soyez la joie et la paix de vos parents pour que ces derniers rendent toujours gloire à Dieu, ‘Gloria in Excelcis Deo’ ;
2.   Reflétez  la lumière de vos familles que le monde bénisse vos parents ;
3.   Que cette joie, cette paix et cette lumière procurent enfin la vie et la longue vie à vos parents. Ne précipitez pas leur mort à cause de votre sombre vie. »
L’abbé Cyrille Ikomba, en vacances de noël à Mukila et le diacre Anaclet Mbele  ont concélébré à cette eucharistie. Comme pour dire que le message du curé a été bien reçu, chacun est retourné chez lui dans toute tranquillité et dans la joie de Noël.

Clergé diocésain : Un Ingénieur en Bâtiment et travaux publiques dans son corps

Depuis le mois de novembre, le diocèse de Popokabaka a dans son clergé un Ingénieur en Bâtiment et travaux publique. Après sa session de septembre, l’abbé Venant Sumba Sumba a été proclamé gradué en Bâtiment et travaux publique de l’Institut National de Bâtiment et Travaux Publiques, INBTP en sigle.  Il devient ainsi le premier prêtre du clergé de Popokabaka, spécialiste en ce domaine de construction.
Ir Abbé Venant lors de sa défense
L’abbé Ingénieur a défendu au préalable avec brio, le 01novembre 2014, un travail de fin de cycle intitulé : «Conception  et  calcul de   l’ossature en béton armé de l’église Catholique de Mosamba».

Dans ce travail, l’auteur  a  montré que la conception d’un édifice d’église, surtout Catholique, ne doit pas être laissée à la libre créativité architecturale du maître d’œuvre. Elle  doit  plutôt être fonction de culte et de la liturgie dans l’ordonnancement des parties de cet ouvrage. Ainsi, le maître d’ouvrage devra t il  avoir une dose de connaissance de la liturgie Catholique.

 Sur base des méthodes de la stabilité des structures  et celles  du béton armé. L’Ingénieur a bien démontré qu’on peut  tout dimensionner et tout justifier  par les calculs,  pour éviter les ruptures fragiles, et ainsi réaliser une ossature porteuse au caractère ductile avec des dimensions adéquates  et avec une forme agréable.

Maquette de l'Eglise de Mosamba
Ainsi,  l’auteur se veut celui qui éclaire ses paires ingénieurs dans la conception et construction d’un ouvrage à usage liturgique : « nous avons cherché à éclairer les professionnels sur les choix essentiels à effectuer en phase de conception et de calcul des éléments courants d’un bâtiment d’église dite Catholique ; en insistant sur le fait qu’un tel ouvrage doit répondre aux exigences et aux contraintes impératives des utilisateurs qui, par surcroît, dictent les décisions architecturales et constructives (sécurité, stabilité, économie, liturgie, …) ».
Cet  effort dote sans conteste l’ouvrage de  la stabilité, la sécurité et les limites financières à garantir dans un milieu rural tout en tenant compte des  normes de l’architecture de l’Eglise Catholique afin de restituer à l’église dite catholique son sens religieux et émotionnel.
Notons pour clore que l’abbé continu  sa licence dans le même Institut. Ce, pour concrétiser le plan de Mgr l’Evêque Louis Nzala de spécialiser certains abbés  de son clergé dans les domaines non ecclésiastiquesCIM

Kitenda et son devenir : le point de vue d'un historien


Kitenda et son devenir : le point de vue d’un historien
Le septième jour du moi de juillet dernier, à l’occasion du soixante quinzième anniversaire de la paroisse de Kitenda fêtée deux ans plus tard, monsieur Venant Tekila Zay a fait un exposé sur le devenir de Kitenda. Nous vous présentons l’intégralité dudit exposé sur cette page. A vous à en tirer les leçons qui s’imposent. CIM


KITENDA ET SON DEVENIR : LES LECONS DE L’HISTOIRE

                                                       
Chers Amis,

En ce début de 3ème millénaire dominé par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication(NTIC), nous vivons dans un monde globalisé. Tout se sait, tout se communique, à une vitesse vertigineuse, à quelque coin du globe où l’on se trouve.

Ainsi, nous vivons dans un village planétaire, en continuelle interaction. Dès lors, il est inconvenable, voire impossible de vivre cloisonné, enfermé, sans contact avec le monde extérieur.
A cet égard, permettez-nous d’ouvrir une parenthèse pour saluer ici l’heureuse initiative des Sœurs de Notre-Dame de Namur qui ont permis de « désenclaver » Kitenda en le connectant à l’internet, et partant, au reste du monde. Il s’agit là d’un progrès notable que l’on ne saurait décemment ignorer et qui mérite une chandelle. Notre vœu le plus pressant est de voir, dans un proche avenir, tout Kitenda naviguer sur le net.  Cela passe par le transfert des compétences au bénéfice du plus grand nombre et ce, de manière durable. Telle est, du reste, l’essence même du développement. Nous y reviendrons.

Nous disions que des groupes, des collectivités d’hommes et de femmes ne peuvent plus vivre de manière étanche, en s’ignorant mutuellement, car ce monde globalisé comporte des défis immenses. Des intérêts sociaux, économiques et culturels s’affrontent. Dans ce contexte de concurrence implacable, seuls survivront, les forts

Aussi, voit-on des sociétés multinationales fusionner pour faire face à la concurrence, et des groupements régionaux se créer pour mieux défendre leurs intérêts ?
L’heure est donc à la conjonction des efforts, à la mise en commun des ressources, à l’association des intelligences pour garantir le succès.

Comme vous le voyez, Kitenda ne peut marcher avec assurance vers des lendemains qui chantent en pleurnichant ou en recherchant l’aumône, les bras ballants « moko ma kuyala » !
Il nous faut réfléchir, lever des options et agir pour notre épanouissement d’abord, pour l’ensemble du diocèse et de la nation ensuite.

Faute de le faire, nous nous trouverons écrasés et marginalisés car dans ce nouveau monde qui est le nôtre, il n’y a pas de place pour les faibles, les attentistes, les improductifs. La sagesse yaka répond en échos :
                   « N’sangi malafu kala yi vunzu »
                   «  A ngwa thata, ngemene ditata »
                   «  Luzitu lo mbungu, n’dimba »
L’histoire est, avec la langue, la composante essentielle de la conscience des peuples. De ce fait, recouvrer sa mémoire, sa conscience historique, est une nécessité vitale.
« L’arbre monte en s’enfonçant dans la terre nourricière », écrit BIRAGO DIOP.
         « Sola khuku, ngwa vwa n’sasa. Buta mwana ngwa vwa n’tekolo ».

L’histoire, on le sait, est un récit explicatif des faits humains passés, jugés authentiques et avérés. Et le passé n’éveille notre intérêt que dans le mesure où l’homme y joue un rôle déterminant dans la vie d’un groupe, d’une collectivité, d’un peuple, voire de la société entière.
Nous étudions l’histoire, non pour nous replier sur nous-mêmes ou pour nous délecter du passé, mais dans le but de tirer des leçons permettant de gérer le présent et de construire le futur de manière rationnelle et dynamique. L’histoire développe le sens critique et la réflexion.

Voilà pourquoi, dans le cadre de la célébration du jubilé de diamant de notre paroisse, il nous a paru opportun de présenter cet exposé sur l’historique de Kitenda depuis sa fondation en 1938 jusqu’aux années 1960.

Précisons tout de suite que nous ne ferons pas d’exposé magistral, mais nous vous présentons, à grands traits, les étapes et les moments les plus marquants de cette histoire, suivant le canevas que voici :
                   1. Genèse et fondation
                   2. Consolidation et croissance 
                            2.1. Construction
                            2.2. évangélisation
                            2.3. enseignement
                            2.4. santé
                   Cfr ouvrage de l’Auteur : « Kitenda : Poste de mission catholique et foyer culturel au Sud-Kwango(1938-1960) »

QUE  CONCLURE ?

Outre l’annonce du message du salut qui était sa motivation principale, force est de reconnaître que l’action missionnaire catholique dans la contrée de Kitenda fut à l’origine des progrès matériels évidents et de certaines transformations sociales substantiellement les mêmes que celles observées ailleurs dans d’autres paroisses.
Nous pourrions épingler notamment les innovations suivantes.  Voir pp 67-68 : n° 1 à 9

Néanmoins, l’on pourrait se demander si, ces éléments nouveaux, replacés et analysés dans le contexte de leur émergence, à savoir la colonisation et la politique paternaliste belges, étaient réellement porteurs de développement pour les bénéficiaires.

Nous estimons pour notre part que le développement ne saurait être une manne du ciel ni le fruit de la charité, mais il découle d’une action consciente de l’individu ou d’une volonté organisée de la communauté. Autrement dit, le développement prend racine dans la conscience de l’individu ou du groupe, intègre toutes les dimensions de la personne humaine et s’exprime par un plus grand sens de responsabilité, la liberté et la capacité d’opérer des choix et la prise en mains de sa destinée.

Voilà pourquoi nous concluons que malgré le progrès irréfutables qui accompagnaient l’évangélisation, l’objectif principal du salut de l’homme en général et de la population de Kitenda en particulier, ne fut qu’imparfaitement réalisé, à cause notamment de l’insuffisance de dialogue entre les protagonistes d’une part et de la forte empreinte du paternalisme d’autre part.

Aussi, tirant les leçons du passé, voudrions-nous plaider pour une dynamique novatrice à 4 piliers suivants :
         1° Vivre l’évangile.
                  Ne devez rien à personne si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi » (Romains 13, 8)
               En effet, l’amour est la base de la vie du Christ, le ciment de la société. Là où règne l’amour, il n’y a pas de place pour l’envie, la haine, la malveillance, l’égoïsme, le sectarisme, le mépris, la condescendance, l’instinct de puissance « libido dominandi », etc.
             2° Dialoguer en permanence
               « Nzioko kazitilako n’komb’andi ! »
               L’antipathie et l’intolérance réciproques doivent faire place à la cohabitation pacifique et à la tolérance mutuelle et ce, dans l’esprit du Concile Vatican II(1964) qui prône le dialogue interreligieux et en dessine les contours.

               En effet, le dialogue implique la reconnaissance de l’autre, le respect de ses convictions et le droit à la différence.
               Il est urgent que nos agents pastoraux, à quelque confession qu’ils appartiennent, s’inscrivent dans cette dynamique, qu’ils coopèrent résolument et franchement pour travailler au salut intégral de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
               « N’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » (Mal 2, 10)

            3° Conscientiser afin de s’assurer de l’adhésion la plus large possible de la population
               « Nkooko kalumbila… matadi ! / Nzadi kendila khonda… buhika ! »

            4° Faire participer et responsabiliser afin de combattre l’infantilisme et la passivité et de garantir la pérénité des projets mis en œuvre.
               « Mutu basia mu n’kuka nzamba, bamona ye inonga, bamona ye imaku. »
               Certes, ces pistes ne sont pas limitatives et pourraient être affinées. Mais elles peuvent constituer le socle d’une nouvelle approche annonciatrice d’un avenir radieux pour la population de Kitenda qui nous est chère, autant que pour tous les serviteurs de Dieu qui y sont attachés.
                                               Kuluwi koloko mbe… mbena !
                                               Je vous remercie.

                                                                  Kitenda, le 7/07/2014


                                                Venant  TEKILA  KAPAMBA-ZAY

CPT Congo : les échos de Mbuji Mayi